Sanctions pour la Hongrie

Aujourd’hui 12 septembre 2018, le Parlement européen a voté, à 448 voix pour, 197 contre et 48 abstentions, pour demander à l’Union européenne de sanctionner la Hongrie.

Au nom des valeurs

La cause invoquée par le Parlement est que la Hongrie refuse obstinément d’accepter les valeurs de aux fondement de l’Union européenne. Parmi les 12 points évoqués dans le rapport, on trouve en particulier le non respect des « droits fondamentaux des migrants » dans le pays. Viktor Orban s’en était expliqué le 11 septembre devant les députés européens en avançant que les décisions hongroises sont prises par les électeurs hongrois. Il avait insisté en déclarant que le dit rapport bafouait l’honneur de la Hongrie et du peuple hongrois.

Au détour de cette décision et surtout des motifs invoqués, on s’aperçoit que le fait de respecter ses électeurs, de considérer que son peuple est souverain et que ses choix sont supérieurs aux directives de l’Union européenne, sont contraires aux valeurs européennes. Nous le savions, au moins depuis que Jean-Claude Junker avait déclaré : « Il ne peut y avoir de processus démocratique contre les traités européens. »

Une autre raison ?

Mais peut-être que derrière cette comédie de boulevard – Mon Dieu, où sont donc passées mes valeurs ? – la vraie raison des sanctions de l’UE à l’encontre de la Hongrie sont ailleurs. Depuis qu’il est arrivé au pouvoir pour la deuxième fois en 2010, Viktor Orban se rapproche lentement mais sûrement de Vladimir Poutine. Ne prononcez pas ce nom dans les couloirs feutrés de Bruxelles, vous risqueriez de provoquer des crises cardiaques. Il se pourrait donc bien que l’Union européenne veuille faire payer à Viktor Orban son rapprochement avec la Russie de Vladimir Poutine, en plus du fait qu’il considère que c’est au peuple hongrois souverain de décider pour lui-même, et non aux bureaucrates de Bruxelles.

Y a t’il une suite ?

Le principe de sanctions contre la Hongrie est donc décidé. On ne sait pas encore quelles sanctions vont être adoptées. En tout état de cause, et en toute logique, Viktor Orban devrait maintenant organiser un référendum dans son pays pour savoir si le peuple hongrois souhaite rester dans l’Union européenne ou en sortir. Ce serait du reste le bon moment car nous sommes en train de vivre la phase finale du changement de paradigme géopolitique. En effet, la situation en Syrie va peut-être donner l’occasion de montrer que les centres de gravité du monde ont changé et qu’il n’y a rien à attendre de cette Union européenne autoritaire dans son fonctionnement et lamentable sur le plan géopolitique.

Régis Chamagne