
Le majordome de la commission européenne, Macron, emporté par son narcissisme et par la boucle de rétroaction positive créée par son entourage, a cru bon de signer les ordonnances relatives à la loi sur le code du travail en direct à la télévision. Le pauvre garçon ! Savait-il ce qu’il faisait ?
Pour cela, analysons le fond et la forme de cette séquence.
Le fond : la loi sur le code du travail
Rappelons ce que chaque Français devrait savoir : la loi sur le code du travail qui vient d’être imposée au peuple français par ordonnances n’est que la transcription en droit français de directives promulguées par la Commission européenne par le biais des grandes orientations de politique économique (GOPÉ). Ces GOPÉ sont éditées chaque année vers la fin du mois de d’avril ou le début du mois de mai sous l’autorité de la Commission européenne, en vertu de l’article 121 du traité sur le fonctionnement de l’union européenne (TFUE). J’explique tout cela dans mon livre « Relève-toi ».
Dans les versions 2016 et 2017 de ces GOPÉ, la Commission insiste lourdement pour qu’en France, le salaire minimum soit baissé, les cotisations patronales soient également baissées et les licenciements soient plus faciles à opérer. Tout cela est évidemment écrit dans la novlangue habituelle de tout système politique autoritaire.
Les mêmes mesures ont déjà été appliquées en Allemagne il y a quinze ans et on en connaît le résultat. Dans un article du Monde diplomatique de septembre 2017 intitulé « L’enfer du miracle allemand », Olivier Cyran écrit : « Le démantèlement de la protection sociale au milieu des années 2000 a converti les chômeurs en travailleurs pauvres. Ces réformes inspirent la refonte du code du travail que le gouvernement français cherche à imposer par ordonnances. »
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, on sait maintenant ce qui attend les salariés français dans les décennies qui viennent. Mais les réactions du peuple français risquent d’être très différentes de celles du peuple allemand. En effet, le peuple allemand est modelé par une structure familiale autoritaire et inégalitaire : la famille souche. En France, en revanche, c’est la famille nucléaire qui domine, famille structurellement libérale et égalitaire.
Le majordome de Bruxelles impose donc au peuple français, anthropologiquement égalitaire, un code du travail profondément inégalitaire. C’est évidement une faute politique, mais le pauvre garçon n’y est pour rien, il ne fait qu’obéir à ses Maîtres. Voyons la forme à présent.
La forme : les ordonnances
Les ordonnances sont des actes pris par le gouvernement en matière législative en vertu d’une habilitation du Parlement. Il s’agit donc d’actes de nature législative imposés par le pouvoir exécutif de manière autoritaire. Certes, l’habilitation du Parlement est requise. Mais quand on observe le troupeau d’ectoplasmes de LREM envoyé à l’Assemblé nationale, il semble évident que l’éventuelle barrière de l’habilitation n’en est plus une. Le majordome de Bruxelles a donc tous les moyens de gouverner de manière autoritaire, et ce, dans tous les domaines.
Valls avait usé et abusé des ordonnances et du 49-3, il avait placé la Cour de cassation sous le contrôle du pouvoir exécutif, mettant ainsi fin à la séparation des pouvoirs. Le majordome de Bruxelles est désormais libre d’agir en dictateur de fait. Nous sommes passés de la République à l’Empire, d’un César de supermarché à un Auguste de pacotille.
Pour résumer, Macron a agi de manière autoritaire pour imposer une loi inégalitaire, au peuple français, anthropologiquement libéral et égalitaire. Et le pire, il en est fier. Pauvre garçon !
Mise en scène de la soumission
Agir à ce point contre un peuple, contre ses racines anthropologiques, contre le peuple dont on est issu, est à l’évidence un acte de soumission. N’importe quel abruti est capable de percevoir cela. Mais pas le majordome de Bruxelles. Lui en est tout content et met en scène son acte de soumission. Cela a un côté comique, malgré le caractère tragique de ce qui est imposé au peuple français. C’est la potion amère du président-Jupiler, sous sa couche de mousse. J’espère que les amateurs de bière belge ne m’en voudront pas.
Régis Chamagne