
La théorie géopolitique de Mackinder
Halford John Mackinder est considéré comme l’un des principaux fondateurs de la théorie géopolitique. Voici ce qui est écrit sur sa fiche Wikipédia :
Mackinder pense que le monde doit être perçu à partir d’une cartographie polaire. D’après sa théorie du Heartland, on observerait ainsi la planète comme une totalité sur laquelle se distinguerait d’une « île mondiale », Heartland (pour 2/12e de la Terre, composée des continents eurasiatique et africain), des « îles périphériques », les Outlyings Islands (pour 1/12e, l’Amérique, l’Australie), au sein d’un « océan mondial » (pour 9/12e). Il estime que pour dominer le monde, il faut tenir cet Heartland, principalement la plaine s’étendant de l’Europe centrale à la Sibérie occidentale, qui rayonne sur la mer Méditerranée, le Moyen-Orient, l’Asie du Sud et la Chine. De fait, la devise de Mackinder serait « qui tient l’Europe orientale tient le Heartland, qui tient le Heartland domine l’île mondiale, qui domine l’île mondiale domine le monde ». Il reprend la devise du grand navigateur anglais Sir Walter Raleigh qui, le premier, s’était exprimé ainsi : « Qui tient la mer tient le commerce du monde ; qui tient le commerce tient la richesse ; qui tient la richesse du monde tient le monde lui-même ».
La vision étasunienne du monde
À partir de cette vision simplifiée des grandes masses géopolitiques de la planète, on perçoit les stratégies de long terme des grandes puissances terrestres et des grandes puissances navales historiques. Les puissances terrestres sont plutôt statiques, elles s’appuient sur la richesse première qu’est le territoire, la profondeur stratégique et la stabilité, les puissances maritimes se bâtissent sur la richesse secondaire issue du commerce, sur le mouvement et la vitesse.
Les États-Unis, enfant de la Grande-Bretagne, sont une puissance maritime. Mais dans le délire suprémaciste qui les caractérise, ils s’étaient mis en tête de dominer le monde, et pour longtemps. Cela explique leur attitude à l’égard de la Russie, puissance terrestre par excellence qui de plus est au cœur du Heathland. Cela explique l’obsession des Étasuniens à réduire la Russie pour la contrôler.
L’idée maîtresse du livre de Zbigniew Brzezinski « Le grand échiquier » puise dans la théorie de John Mackinder. Ce que proposait Brzezinski était une stratégie d’encerclement de la Russie en s’appuyant sur des piliers géostratégiques et les pivots géopolitiques identifiés. La déstabilisation des pays voisins de la Russie, soit par l’islamisme au sud comme en Tchétchénie, soit par des révolutions « de couleur » en Europe centrale comme en Ukraine relève de cette stratégie d’encerclement.
Fin de partie
Cette stratégie est en train d’échouer. La baleine ne dominera pas l’éléphant. Zbigniew Brzezinski vient d’en prendre acte. Il l’écrit dans un article à The American Interest intitulé « Vers une réorientation globale ». Au long de cet article, dont le site Comité Valmy rend compte plus en détail (voir le lien plus bas), l’auteur du Grand échiquier prend acte que l’époque de la suprématie étasunienne sur le monde prend fin et qu’il va falloir s’arranger avec la Russie et la Chine.
Il va falloir convaincre les faucons du Pentagone et d’ailleurs qui ressemblent plus au Dr Folamour qu’à des officiers sains de corps et d’esprit. C’est une autre histoire.
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article7758