Bien que né en 1958 à Constantine, en Algérie, je tire mes racines familiales de la Lorraine, région éprouvée s’il en est par les conflits qui ont jalonné notre histoire aux XIXe et XXe siècles, et dont les habitants ont conservé un niveau élevé de patriotisme.
Des origines sociales modestes et patriotiques
Je suis issu d’un milieu social modeste et j’estime être un pur produit de l’école de la République. Elle m’a permis de tirer parti de l’ascenseur social qu’elle procurait encore généreusement dans les années 1960-1970. J’ai poursuivi des études scientifiques jusqu’aux classes préparatoires aux grandes écoles et j’ai intégré l’École de l’air sur concours en 1977 pour devenir officier, ingénieur, puis pilote de chasse.
Une carrière d’officier, pilote de chasse
D’abord pilote en escadrille de défense aérienne et commandant d’escadrille sur Mirage F1C à Cambrai puis commandant d’un escadron de reconnaissance sur Mirage F1CR à Strasbourg, j’ai effectué des détachements opérationnels au Tchad, en Arabie Saoudite et en Turquie. Après une année passée à l’Inspection générale de l’Armée de l’air en tant qu’officier rédacteur, j’ai été affecté sur la base aérienne de Nancy-Ochey où j’ai commandé 3ème escadre de chasse sur Mirage IIIE et Mirage 2000D. Ce commandement a mis un terme à la partie opérationnelle de ma carrière à l’été 1995.

Une formation à la stratégie
De 1995 à 1996, j’ai suivi le cours de l’École supérieure de guerre interarmées, ce qui a alimenté mon intérêt naturel pour la stratégie et la géopolitique et m’a invité à approfondir les questions de stratégie, au point d’écrire plusieurs articles dans diverses revues.
À la sortie de l’École de guerre, je suis devenu chef du bureau « Analyse opérationnelle » au Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), puis chef du département « Renseignements ».
Après avoir été nommé Chargé de mission auprès du Major général de l’État-Major des armées, puis chef de la section ciblage de l’État-Major des Armées, j’ai fini par me voir confier le commandement de la base aérienne BA 106 de Bordeaux-Mérignac. À la fin de ce commandement, j’ai décidé de mon propre chef de mettre un terme à ma carrière militaire.
Une envie de formaliser mes réflexions par l’écriture
Au moment de quitter l’armée de l’air, après l’été 2004, j’ai publié un traité de stratégie aérienne intitulé L’art de la guerre aérienne.

J’ai essayé, par cet ouvrage, d’organiser ma réflexion de façon logique et didactique afin de rendre compréhensible par tout un chacun la complexité de l’action aérienne. Cet ouvrage a été primé par l’Académie des Sciences morales et politiques, qui lui a octroyé le Prix Estrade-Delcros en 2005.
« Il n’existait, en langue française, que peu d’ouvrages permettant de comprendre l’évolution de la stratégie militaire et il n’existait pas d’ouvrage de référence sur la guerre aérienne, son fonctionnement et ses déclinaisons. L’Art de la Guerre Aérienne comble magistralement ce vide dans la littérature stratégique française. Le colonel Régis Chamagne est un penseur doublé d’un homme de terrain qui a effectué une carrière de pilote de chasse, en particulier sur Mirage F1 et Mirage 2000, dans différents domaines de la guerre aérienne et il a également occupé des fonctions d’analyse stratégique et de ciblage au sein de l’Etat-Major des Armées. […]
L’Art de la Guerre Aérienne tente d’expliquer la guerre aérienne dans ses fondements, ce en quoi il s’apparente au fameux De la Guerre de Clausewitz et son titre même évoque l’œuvre stratégique de référence L’Art de la Guerre de Sun Zi. Et même s’il peut être présomptueux de comparer ce livre à ces illustres références, il n’en reste pas moins que le colonel Chamagne réussit le tour de force d’expliquer en détail les fondements de la guerre aérienne sous différents angles complémentaires et de les mettre à la portée des non-spécialistes puisque ce livre peut très aisément se lire sans bagage militaire ou stratégique, pour peu que l’on s’intéresse au sujet et que l’on veuille apprendre. La qualité et l’accessibilité de l’Art de la Guerre Aérienne en feront sans doute un ouvrage incontournable pour quiconque voudra parler sérieusement de stratégie militaire»
Critique de l’ouvrage faite par Timothy Larribau pour l’Aerobibliothèque
De l’intérêt pour la stratégie à l’intérêt pour la politique
Ayant consacré une partie de ma vie à la défense de mon pays, c’est-à-dire ayant un sens aigu de l’intérêt général j’ai naturellement porté un regard critique sur les orientations stratégiques qui étaient prises au sommet de l’État, tant en matière de politique étrangère que sur le plan de la politique intérieure.
Originaire d’un milieu modeste, je n’oublie pas d’où je viens. En particulier, je suis très attaché aux valeurs de la République sociale, une et indivisible. Je considère que la liberté ne va pas sans l’égalité, que la liberté des uns ne doit pas se déployer au détriment de celle des autres, en somme que chaque citoyen doit être également libre.
J’éprouve également une profonde aversion pour l’injustice, de quelque façon qu’elle se manifeste, et corrélativement pour toute forme d’abus de pouvoir. Servir ou se servir ? Telle est la question. Et c’est à travers ce prisme que je porte un jugement sur les détenteurs du bien commun, fonctionnaires ou élus, ainsi que sur nos institutions et la façon dont elles sont utilisées.
Comme de nombreux Français, j’ai subi la propagande réactionnaire de ces dernières décennies, qui, propagée par une novlangue affreuse, et enrobée dans une bouillie de bons sentiments, nous conduit progressivement vers la mise en esclavage de la multitude au profit d’une hyper-classe arrogante et méprisante, à rebours de la tendance de long terme de l’humanité. Cette tendance de long terme qui mène au progrès social par la solidarité entre les Hommes a été incarnée, presque à la perfection, par le programme du Conseil National de la Résistance intitulé Les jours heureux.
Les rencontres que j’ai faites, dans les milieux associatifs, voire politiques, et les ouvrages que j’ai pu lire, ont contribué à ce que ce forge en moi une représentation de la situation générale, de son évolution et des enjeux qui la sous-tendent. Ainsi, progressivement, les pièces du puzzle ont pris leur place dans ma conscience au point qu’aujourd’hui, je juge qu’il est urgent de se retrousser les manches pour effacer ces décennies de régression.
Encore un livre

Comme pour la stratégie, le moment était venu de faire ma synthèse sur ce que j’ai compris de la situation et sur ce que je pense de la politique. Cependant, ce livre-là est plus qu’un simple travail d’analyse et de synthèse. Il est une harangue politique, une invitation au peuple français à se réveiller, à se redresser et à ne plus subir le joug d’une classe apatride qui a planifié sa destruction.
Si le peuple français sait faire preuve de suffisamment de lucidité, de courage et d’amour, alors les jours heureux reviendront.